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CLM et IA : Une promesse de révolution, mais à quelles conditions ?

Comment intelligence artificielle et CLM transforment la gestion contractuelle, de la structuration des données à l’optimisation des processus.

L’évolution exponentielle de l’intelligence artificielle (IA) transforme en profondeur les métiers du droit. Longtemps considérée comme une fonction de gestion du risque, fondée sur l’expertise humaine et la rigueur procédurale, la direction juridique change quelque peu de statut. Elle est désormais sollicitée comme acteur stratégique majeure de la transformation numérique. L’essor de l’intelligence artificielle et du CLM (Contract Lifecycle Management) illustre parfaitement cette évolution : les outils basés sur les modèles de langage, comme les IA génératives, bouleversent les usages professionnels et ouvrent de nouvelles perspectives pour la gestion contractuelle.

Chez Clairio, nos observations confirment cet état des lieux : l’IA se diffuse rapidement dans les entreprises et commence à s’implanter au sein des directions juridiques. Et ses capacités sont réelles. Elle peut prendre en charge des tâches répétitives, à faible valeur ajoutée, ou nécessitant l’analyse de grandes masses de données  : revue de contrats standardisés, détection de clauses critiques ou génération de synthèses. Cependant, transformer une capacité en action requiert non seulement de la volonté, mais également des compétences en leadership. Dans ce domaine, chacun hésite à prendre l’initiative par crainte d’assumer les risques pour autrui.

Pour les juristes, cette avancée technologique représente bien plus qu’un gain de temps. Il s’agit d’une opportunité stratégique unique : celle de se recentrer sur les enjeux complexes, le conseil métier et l’aide à la décision globale de l’entreprise. À condition, bien sûr, que l’intelligence artificielle soit intégrée dans un cadre structuré, pensé pour le métier, soutenu par des outils adaptés et porté par une gouvernance claire.

Cependant, force est de constater que ces immenses bénéfices sont, aujourd’hui encore, davantage théoriques que pratiques. Dans la réalité, ils peinent à se matérialiser. En effet, selon Deloitte Legal (2023), 64 % des directions juridiques déclarent ne pas disposer d’un socle technologique suffisamment structuré pour accueillir l’IA. À cela s’ajoute le fait que 70 % d’entre elles estiment ne pas exploiter leur patrimoine contractuel de manière efficiente (EY Law, 2023). Le constat est clair : plus la technologie progresse, plus la nécessité de structuration humaine au préalable s’impose.

Dès lors, une question clé s’impose : comment faire de l’IA un véritable levier de performance contractuelle pour les directions juridiques ?

Et surtout : quels sont les prérequis méthodologiques, techniques et humains pour en libérer tout le potentiel ?

3 conditions pour qu’intelligence artificielle et CLM transforment réellement la matière juridique

1 – La qualité des données comme condition n°1 de réussite

L’IA fonctionne comme un miroir en restituant la qualité de ce qu’on lui donne. Dans le domaine juridique, cela implique des données contractuelles propres, complètes, contextualisées. Or, selon WorldCC (2024), 80 % des projets IA dans le CLM échouent à produire des résultats tangibles. Le facteur le plus fréquemment cité ? Des données mal structurées ou inexploitables.

Un CLM défaillant (pour ceux qui en ont), avec des documents non standardisés, des métadonnées absentes ou imprécises, rend l’IA de facto inopérante. Les algorithmes se nourrissent de précision, de fiabilité, de régularité. Une donnée mal nommée, mal versionnée, mal historisée, devient un biais. Dans un tel contexte, les fonctionnalités IA peuvent devenir sources de confusion autant que de performance.

Chez Clairio, nous insistons sur la mise en place d’une gouvernance documentaire rigoureuse : 

  • nomenclature ; 
  • versioning ; 
  • règles de purge ;charte de saisie et traçabilité pour les contributeurs.

Ce socle est loin d’être accessoire : il conditionne la pertinence des suggestions générées par l’IA, la fiabilité des alertes automatiques et la précision des extractions contractuelles. Il est le fondement de la performance que pourra proposer l’IA.

2 –  La structuration systémique comme levier de cohérence

L’IA n’est pas une solution autonome : elle s’intègre dans un écosystème. Cela suppose une cartographie précise des processus contractuels, une intégration SI fluide, et une gouvernance interdisciplinaire entre juridique, achats, finance et IT. Ce n’est qu’à ces conditions que l’intelligence artificielle pourra produire de la valeur opérationnelle.

Un système désarticulé, même alimenté par une IA puissante, ne produit que des résultats aléatoires. En revanche, une structure claire permet d’identifier les moments-clés où l’IA peut intervenir

  • suggestion de clause pendant la négociation ;
  • extraction automatique lors d’un audit ;
  • création d’alertes lors d’un renouvellement contractuel, etc.

Chez Clairio, cette structuration du projet CLM repose sur une phase de diagnostic systémique suivie d’un design organisationnel sur mesure. Ce travail garantit que l’IA renforce les solutions aux points de friction réels, plutôt que d’ajouter une couche technologique mal maîtrisée.

3 –  La migration des données comme fondation stratégique

La migration des données est souvent sous-estimée, alors qu’elle joue un rôle clé dans les projets CLM intégrant l’intelligence artificielle. Selon IDC (2024), 58 % des projets d’automatisation contractuelle échouent à cause d’une mauvaise gestion de la migration. Si l’on transfère des contrats vers un nouvel outil sans d’abord les nettoyer, on risque d’y intégrer des données non structurées qui pourraient nuire au bon fonctionnement du système. 

Chez Clairio, la migration n’est pas une simple opération technique, mais une phase métier stratégique. Elle commence par un audit approfondi du patrimoine contractuel : 

  • les sources ;
  • les formats ;
  • la gestion des doublons.

Nous définissons ensuite une stratégie de sélection et de priorisation fondée sur l’usage : 

  • Quels contrats sont critiques ? 
  • Lesquels sont activement consultés ? 
  • Quels référentiels doivent être conservés ?

Cette migration inclut donc une première phase fondamentale de nettoyage des données, qui s’anticipe, car grande consommatrice de temps et de ressources, puis d’enrichissement sémantique, et de création de métadonnées. Nous accompagnons les équipes dans :

  • l’élaboration de scripts de transformation ;
  • la mesure de la qualité ;
  • la validation des données cibles par les utilisateurs finaux.

Ce travail méticuleux rend les données interopérables, compréhensibles par l’IA, et exploitables par les métiers. Sans cela, toute promesse d’intelligence artificielle devient illusion technologique.

Intelligence artificielle et CLM

3 étapes pour structurer son CLM et libérer le plein potentiel de l’intelligence artificielle

Étape 1 – Créer un socle CLM « IA-ready »

Un CLM prêt pour l’IA repose sur quatre piliers : 

  • des processus juridiques formalisés ; 
  • une architecture SI fluide ; 
  • un modèle de données robuste ; 
  • une gouvernance vivante. 

Ce cadre transforme le CLM en orchestrateur contractuel

  • il rend lisible le cycle de vie du contrat ;
  • il structure les décisions ;
  • il documente les responsabilités.

Ce socle permet également d’assurer une traçabilité fine, essentielle pour les audits, les reportings RSE, ou encore la conformité RGPD. Il réduit les zones d’ombre, renforce la sécurité documentaire et facilite l’intelligence collective. Selon Thomson Reuters (2023), les organisations disposant d’un CLM structuré réduisent de 45 % le temps moyen de cycle contractuel.

Étape 2 – Intégrer l’IA par paliers de maturité de l’outil

Grâce à notre expérience, aujourd’hui, chez Clairio, nous avons identifié trois niveaux de maturité  :

  • Niveau 1 : l’IA sert à chercher, extraire, trier (analyse documentaire simple).
  • Niveau 2 : l’IA devient un assistant critique (suggestions, paraphrases, comparaisons).
  • Niveau 3 : l’IA devient une force de proposition (rédaction autonome, génération de droit).

Aujourd’hui, la très grande majorité des éditeurs évoluent entre les niveaux 1 et 2. Mais les progrès sont rapides. Des outils comme Harvey AI ou DraftWise repoussent déjà les limites. Selon McKinsey (2023), ces technologies pourraient réduire de 30 % la charge contractuelle d’ici à 2027.

Ainsi, nous anticipons chez Clairio cette montée en puissance ; en travaillant la structuration des bases dès maintenant. Une IA générative performante, sans règles métiers claires, produira du contenu incohérent. À l’inverse, avec une matrice contractuelle bien définie, elle devient une extension fiable des équipes.

Étape 3 –  Faire évoluer les directions juridiques vers une posture proactive

Aujourd’hui et de plus en plus, la vitesse de traitement, la capacité de pilotage et la sécurité des données deviennent des enjeux stratégiques primordiaux : les directions juridiques doivent donc se repositionner. Et l’IA peut être ce levier de création de valeur. 

Adopter une posture proactive, c’est décider où l’IA peut intervenir, comment, avec quels garde-fous. C’est cesser de la subir, pour en faire un outil de performance. C’est aussi, plus fondamentalement, redéfinir la place de la matière juridique dans l’organisation : au cœur des dynamiques de pilotage stratégique et d’innovation.

Chez Clairio, nous accompagnons cette transformation culturelle en aidant les directions juridiques à s’acculturer, à cadrer les usages, à construire des feuilles de route réalistes. Car l’IA n’est pas un gadget. C’est un marqueur de maturité stratégique. Et nous pensons qu’il est essentiel pour le secteur juridique d’entreprise d’en devenir un acteur majeur. 

Intelligence artificielle et CLM : les 4 piliers d'un CLM p^prêt pour l'IA

Intelligence artificielle et CLM : une opportunité qui exige rigueur et structuration

L’IA contractuelle est une opportunité, mais aussi une responsabilité. Mal déployée, elle accroît la complexité, fragilise les processus et crée de la défiance. Bien pensée, elle libère du temps, sécurise les opérations et renforce la valeur stratégique de la direction juridique. Mieux, un CLM structuré a le potentiel, non seulement de devenir un levier de conformité, mais également un vecteur de pilotage éthique et stratégique. Car oui, il est possible de construire un CLM responsable, qui allie performance contractuelle et durabilité.Chez Clairio, nous pensons que la clé de ce potentiel réside dans la structuration. Notre approche repose sur quatre piliers méthodologiques : des processus juridiques formalisés, une architecture SI fluide, un modèle de données robuste, une gouvernance vivante.

 Cette méthode garantit un déploiement sécurisé et une adoption durable. Elle prépare aussi l’IA à devenir un véritable outil pour la gouvernance.

L’innovation juridique ne viendra pas d’un outil magique, mais d’une capacité collective à s’organiser, à s’outiller et à se projeter. Juristes, à vous de jouer !

Sources :

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